Peux-tu te présenter ?
Techniquement j’ai 29 ans, mammifère de race humaine et de sexe masculin. J’aime parfois aussi me définir comme un savant fou dont je suis le premier cobaye.
Alors si je comprends bien cette interview va tourner exclusivement autour de moi, de je et de mon ego… il faut donc prévenir les lecteurs que mon enthousiasme et ma franchise me font souvent parler et écrire de manière directe et catégorique. Je n’ai pas de temps à perdre à répéter que mes idées ne regardent que moi et ne peuvent s’imposer en tant que vérités absolues.
Le disclaimer étant posé, nous pouvons commencer. 🙂
(Dr. Steel approuve, on peut continuer…)
Il paraît que tu es un peu sorcier… dis-nous en plus ?
Nous devenons ce que nous pensons être. L’image du Sorcier, dans toute sa sinistre gloire est l’archétype idéal pour libérer l’enfant que je fus, mutilé dans sa créativité et sa curiosité naturelle par la religion chrétienne. Le Sorcier est un guerrier du Savoir qui repousse constamment les limites intérieures et extérieures, qui n’abdique jamais et ne considère rien d’impossible.
Même si son art est illusion
Même si sa vie est sans raison
Peu lui importe d’être étrange
Il sait qu’il fait chanter les anges.
Un Sorcier n’est pas forcément un être déconnecté, entouré d’ignobles colifichets et réalisant d’étranges cérémonies (même si le psychodrame a son utilité certaine que je ne développerais pas ici). « Sorcier » est un mot vif, et en tant que tel il évoque des forces en chacun de nous. Les réponses aux questions suivantes vont éclaircir quelques facettes sur ce sujet.
Tu t’es longtemps réclamé de la magie chaote, puis de l’objectivisme. Qu’est-ce que cela représente pour toi et comment cela se manifeste-t-il dans ton quotidien ?
Il faut retracer mon histoire spirituelle pour développer ces deux concepts. J’ai été élevé en tant que Témoin de Jéhovah, et mon esprit d’enfant débridé à toujours été terrain fertile pour la matière imaginaire, qu’elle soit religieuse ou artistique (notamment par le biais de la SF et du Fantastique dont j’ai été et suis toujours friand). Durant l’adolescence des évènements facilement interprétables comme « mystiques » ont lentement mais sûrement sapés mes convictions bibliques, m’encourageant alors à explorer d’autres champs de croyances, tout d’abord des variantes sectaires de Christianisme, l’étude assidues de nombreuses philosophie académiques, puis la Wicca, la Kabbale, les mouvances New-Age (loi d’attraction, travail énergétique, channelling, etc), diverses traditions Sataniques ou Sinistres, puis la Chaos Magick qui s’est révélée à mes yeux comme étant le système le plus ouvert, le plus simple, le plus personnel mais surtout le plus marrant.
En Chaos Magick on considère que les croyances sont des outils et que seuls comptent les résultats. Aucun dogme ni credo ne devrait aller à l’encontre de l’analyse des conséquences de ses explorations magickes. Franchir le pas entre la recherche d’une croyance sécurisante et l’utilisation toute scientifique de celles-ci à des fins pragmatiques fut une étape majeure dans mon chemin. Je n’ai depuis cessé chercher à me rapprocher d’une vision épurée de la Réalité que j’ai tant fuie et détestée auparavant.
« La réalité, c’est ce qui reste quand on arrête d’y croire » – Philip K. Dick.
L’Objectivisme étant anti-mystique on peut dès lors se demander comment je peux me définir en tant que Sorcier. Du latin SORTIARIUS, « celui qui influence le hasard », le Sorcier fait tout ce qui est en son possible pour agir pro-activement sur la Réalité. Il ne peut la nier, il ne peut la fuir. Il lui faut la comprendre, la séduire, la dominer avec toute la Rage dont il est capable.
Ce que je nomme fréquemment Rage avec une majuscule me semble plus parlant que les mots Amour ou Energie qui ont été amollis et pervertis par les religions et le New-Age. La Rage est charnelle, sexuelle, c’est une impulsion qui naît du corps et revient au corps, une force de Joie absolue et de courageuse créativité. Vous voyez… j’utilise des mots qui me parlent, vous en utiliseriez certainement d’autres pour les mêmes concepts. L’important reste l’inspiration qu’ils vous donnent au quotidien.
Comment cela se manifeste dans mon quotidien ? Par l’humilité. L’Egoïsme que je prône depuis longtemps prend racine dans l’orgueil, non dans la vanité. La fierté force la remise en question, la fierté force l’humilité, d’autant plus dans un univers qui est bel est bien réel et distinct du Soi. Non, nous ne « créons » pas notre « réalité ». Les autres existent vraiment, avec ou sans moi, cette planète existe, mon corps existe et ma conscience en est dépendante. C’est un virage à 180° par rapport aux croyances mystiques qui considèrent que nous sommes des âmes venues se créer des corps… et c’est une position que je trouve saine et constructive car elle ne tolère aucune passivité ni relâchement.
C’est en tout cas un paradigme qui fonctionne bien pour moi et me rends pleinement heureux et combattif.
Tu as beaucoup parlé du dark working et du travail sur soi. L’égoïsme responsable et heureux, c’est quoi pour toi ? L’altruisme est-il une valeur morte ?
C’est un sujet délicat car très souvent mal compris, ou mal expliqué de ma part. J’ai écrit sur le sujet pendant quelques temps sur un blog aujourd’hui mort.
J’ai choisi de ne plus continuer l’expérience notamment parce que j’ai appris depuis que des auteurs, dont Ayn Rand, avait bien avant moi expliqué la chose avec une clarté qui dépasse mon verbe.
L’égoïsme, tel que l’explique l’Objectivisme est une vertu. La vie se justifiant d’elle-même, nous sommes biologiquement programmés pour survivre, ou pour transmettre nos gènes en cas d’échec, et seul un être qui prend soin de soi avec haute estime peut accomplir cette mission de survie avec conscience et efficience.
Ce que ne comprennent pas les soi-disants altruistes c’est que toutes leurs actions envers autrui n’ont qu’un seul objectif : satisfaire leur égo !
De même que l’amoureux tombe en vérité amoureux du sentiment d’amour qu’il ressent en lui-même, un être généreux et bienveillant sera toujours le premier (et même le seul !) à ressentir pleinement l’effet positif de ses actes envers autrui.
Un Egoiste conscient le sait. Il donne, il partage, il propage sa joie de vivre pour une seule raison : parce que ça lui fait plaisir ! A ce moment, tout rejet, tout abandon, toute trahison n’ont aucune prise sur lui. Il n’a techniquement pas besoin des autres, ou tout du moins pas d’un « autre » spécifique. Etant donné que l’être humain est un animal social, un Egoïste trouvera toujours quelqu’un a qui prodiguer attention et affection, c’est d’une nécessité vitale, mais il ne « s’attache » pas, pas au point de devenir dépendant, pas au point de s’infantiliser. Un Egoïste tient la liberté, la sienne et celle d’autrui (si il est Réaliste) comme étant le plus haut principe.
L’altruisme, valeur morte ? Ca ne veut pas dire grand chose. Disons plutôt que c’est une valeur tarabiscotée. Les enfants sont éduqués pour respecter l’autorité extérieure (et encore ça semble devenir rare) avant même de comprendre leur propre autorité intérieure ! Quelqu’un qui s’aime au plus haut point n’a aucune raison d’agir de manière destructrice et irrespectueuse. Comme tout être humain il en blessera d’autres, il fera des erreurs, mais ultimement il cherchera toujours à tirer le meilleur parti de lui-même, à s’étudier, se rectifier. Pour Sa propre gloire et sans hypocrisie aucune il apprendra un jour l’humilité.
Le Darkworker est mû par un désir de croissance, de responsabilité et d’apprentissage sans fin. Son objectif ? Devenir un Dieu, non pas pour être vénéré par une masse d’esclaves, mais pour atteindre la maîtrise absolue de lui-même, devenir SON propre Dieu.
J’ai aujourd’hui cessé de parler publiquement du Darkworking, je préfère faire de mon mieux pour en devenir un exemple vivant plutôt que de le prêcher inutilement à une masse qui ne cherche pas une seule seconde à le comprendre. C’est que les mots, comme je l’ai dis plus haut ont un pouvoir énorme. Pensez aux mots suivants : Sorcier, Egoïsme, Immortalité, Dieu, Amour, Rage, Technologie… ce sont devenues des expressions tellement puissantes qu’elles agissent comme un frein mental. Sitôt que notre esprit entre en contact avec ces mots ils déclenchent tout un réseau de mèmes réactifs. Réactifs ! C’est à dire que nombreux sont ceux qui vont sortir : « Je ne suis pas d’accord avec toi » sans même avoir pris la peine d’attendre quelques instants et d’expliciter le pourquoi du comment avec logique. C’est juste qu’il est « bien-pensant » et intellectuellement « mature » de déconsidérer toute forme de magie, de rabâcher que les égoïstes sont ceux qui causent les misères du monde, de prétendre que mourir est une chose « naturelle » et bonne (!!!), de clamer que « Dieu est mort », que « l’Amour est la réponse », etc.
Non mais sérieusement ? Et si nous nous posions deux minutes avec l’esprit ouvert de celui qui reconnaît qu’il ne sait rien ? Qui reconnait que la Réalité a tout à nous apprendre. C’est peut-être un des actes mentaux les plus difficiles à réaliser et je reconnais moi-même être sujet à cette tendance au préjugé, c’est humain… et irrationnel. Mais s’y complaire est destructif.
Les Egoistes que je connais (il y en a peu je l’avoue) sont tous de superbes exemples de fierté et d’humilité. Je compte mes meilleurs amis parmi ceux et celles qui ont intégré et vivent au quotidien cette polarité égoïste. L’amitié coopétitive que nous tentons de cultiver est d’une excellence irréprochable qu’il serait bien difficile de décrire ici en quelques mots
Ceux qui veulent approfondir le sujet du Darkworking peuvent se référer aux sites suivants (tous en anglais sauf le premier)
- l’article Wikipédia sur l’Objectivisme
- Asmoday ouvre à coeur ouvert son passé difficile et partage ce qu’il appelle sa Sombre Ascension vers une joie de vivre plus forte et plus sereine.
- Vexen Crabtree, prolifique essayiste dont le Darkworking fleurit dans le Satanisme (l’originel, fondé par Anton Lavey)
Tu as aussi beaucoup insisté sur la notion d’immortalité, et te fait le porte-voix de l’élan transhumaniste. Pourquoi cela est-il autant au coeur de ton discours ? Par quel cheminement en es-tu venu à y adhérer si vigoureusement ?
Mis à part l’aisance oratoire et une bonne culture biblique, une des rares choses bénéfiques que m’a offerte mon éducation de Témoin de Jéhovah fut d’échapper au mème de la morbidité. Les Témoins de Jéhovah croient en un avenir paradisiaque dirigé par Dieu, mais un paradis terrestre. Nulle notion de vie après la mort ou de réincarnations (choses que j’ai étudié par la suite dans mes recherches occultes) ne vient adoucir ici la cruauté d’un décès.
« Je ne veux pas atteindre l’immortalité à travers mon œuvre. Je veux atteindre l’immortalité en ne mourant pas ! » – Woody Allen
Ayant quitté cette religion, m’étant alors sans contrainte ouvert aux joies de la chair et de la terre, je me suis décidé à trouver coûte que coûte une solution à ces épineux problèmes que sont la vieillesse et la mort. Mais une solution religieuse ne pouvait me convenir, c’est du concret qu’il me fallait. En effet, à quoi bon vibrer de Rage et entamer de longues recherches sur Soi et la Réalité si le moindre incident peut subitement y mettre fin ? Il faut aussi reconnaître que la Science-Fiction a fait son effet sur moi. Après m’être évadé dans les jeux vidéo et les jeux de rôles, mon amour de la Réalité me pousse maintenant à concrétiser ces rêves de voyages interstellaires, de créations de mondes, d’exploration de nouvelles formes de conscience et d’existence.
J’ai donc toujours été aux aguets de pistes, si étranges soient-elles, pour parvenir un jour réellement à l’immortalité biologique. Et c’est Internet qu’il faut remercier, grâce aux nombreuses organisations transhumanistes et immortalistes naissantes j’ai pris connaissance des différents chemins qui mèneront un jour l’humanité vers l’immortalité, qu’elle soit tout d’abord l’expression d’une longévité exceptionnelle, d’une modification radicale de notre véhicule physique ou d’un téléchargement de conscience telle que le préparent Terasem et le prédit Ray Kurzweil par sa fameuse Singularité Technologique.
Aujourd’hui je suis fier d’être très certainement le premier Néo-Calédonien cryoniciste, membre de Cryonics Institute. Cela signifie qu’en cas de décès, des dispositions sont prises pour emmener mon corps aux USA afin d’être préservé à -130°C, stoppant le processus entropique que l’on appelle « mort », afin de me réanimer lorsque la nano-technologie sera suffisamment développée pour réparer les dommages au niveau cellulaire.
La cryonie est une technique pionnière qui existe depuis des dizaines d’années, mais son aspect trop novateur déclenche trop généralement encore des réactions automatiques de rejet irraisonnées.
(« Gentlemen ! Now that I have your attention… »)
Pour faire court, l’argument ultime est le suivant :
1 – Ne faites rien et pourrissez (ou brûlez).
2 – Optez pour la cryonie et prenez une chance (si infime soit-elle) de revenir un jour et d’être témoin d’un futur que vous pourrez sculpter à votre guise.
Je ne comprendrais jamais ceux qui choisissent la mort à la vie sous prétexte que les choses ont toujours été ainsi ! Ceux-là feraient mieux d’être intègre et ne plus prendre soin de leur santé et de cesser de voir un médecin si ils tombent malades…
Mais j’apprends petit à petit à être tolérant (merci la Réalité) et à me contenter d’un « C’est dommage… ».
Je rêve d’aider de nouveaux Neo-Calédoniens à obtenir leur contrat cryonique, et pour cette raison j’ai créé un groupe Facebook de Transhumanistes Calédoniens réservé aux enthousiastes et à ceux qui veulent agir pour vivre.
Dans cette démarche je n’ai rien à y gagner pécunièrement (hélas ! ^^ ). Mais j’aimerais vraiment rencontrer des immortalistes locaux, ne serait-ce que pour se sentir moins seul dans mes aspirations et pour faire bouger les choses à notre niveau.
Tu dois te sentir un peu déconnecté des aspirations de tes contemporains. Comment le vis-tu, et comment penses-tu que cela va évoluer ?
Bah c’est l’histoire de ma vie (*verse une larme* :p ) Je vois aujourd’hui toute une mode sur la « culture » geek (mot utilisé à outrance, à tort et à travers pour faire jouer l’appartenance tribale) : la Science-Fiction, le jeu de rôles et principalement les jeux vidéo sont aujourd’hui plus ou moins bon genre et populaires. Je dois avoir un petit coté hipster, mais j’aurais apprécié le même enthousiasme général à l’époque ou j’étais fervent pratiquant et créateur de ces évasions mentales. Cependant, je pense que ces courants ont ceci de bénéfique qu’ils implantent de profonds mèmes transhumanistes dans l’inconscient collectif. De plus en plus nombreux sont ceux qui ne se satisfassent plus d’un quotidien médiocre, d’un corps fragile et limité et d’une planète sans cesse plus polluée.
De là à ce qu’ils se mettent eux aussi à devenir pro-actif et à influencer un avenir plus grand pour notre espèce, il ne faudrait pas grand chose. Mais il est clairement plus facile de prendre sa dose d’évasion en lançant un FPS ou en se gavant de Web « g33k » plutôt que de prendre sa vie en main et chercher à concrétiser ces rêves futuristes…
Est-ce que ça va évoluer ? Je ne le crois pas. La victimisation est une attitude contemporaine extrêmement répandue, un prétexte infantilisant pour ne rien faire dans le sens de nos rêves parce que, vous savez après tout « tout ça » c’est la faute des gouvernements, des industriels, des banques, des abrutis, des religieux, des Illuminati, des voisins, des autres ethnies, de la Licorne Rose Invisible… etc etc…
Alors la plupart abandonnent avant même d’avoir commencé, se rangent du côté du plus grand troupeau et arborent le petit sourire narquois de ceux qui croient tout savoir quand ils entendent parler de sujets tels que la cryonie, le transhumanisme, l’importance de la philosophie réaliste, etc. Grand bien leur fasse, ceux-là ne m’intéressent pas et ne font que me renforcer sur mon chemin de remise en question permanente et d’exploration éternelle.
Tu es aussi féru de développement personnel, une forme de magie qui ne dit pas son nom et qui envahit peu à peu la littérature et le web. Quel sentiment as-tu vis-à-vis de ce phénomène ? Quels sont ses liens avec ton regard sur le monde ?
Le développement personnel est extrêmement amusant en ce sens que ce n’est ni plus ni moins que du Darkworking déguisé.
Après tout on parle de développer sa « persona », son masque, son égo. Il s’agit de gagner pouvoir sur Soi, sur la représentation de soi et sur son environnement, difficile de faire plus Egoiste !
Mais le développement personnel est devenu synonyme d’insipide et d’impuissance.
Les chercheurs authentiques perdent alors souvent du temps précieux dans du « développement personnel » qui n’en est plus, influencé par ce grand fourre-tout New-Age ou l’on s’imagine que la planète sera sauvée par l’Amour, l’énergie des Maîtres ou par des intentions magiques rabâchées chaque jour… L’essence même de la passivité.
Mais là encore il faut être prudent car de superbes perles se cachent dans la boue. Certains ouvrages qui tomberaient aisément dans le fourre-tout sus-cité peuvent se révéler extrêmement actifs et inspirants. A citer à tout hasard je dirais par exemple « Le pouvoir de l’instant de présent » d’Eckart Tolle (bien qu’une grande partie de l’ouvrage soit à tendance mystique), ou bien encore « Changez votre vie en 7 jours » de Paul McKenna, il y en a bien beaucoup beaucoup beaucoup d’autres… si vous arrivez à esquiver les ouvrages sur la loi de l’attraction, les coïncidences censées vous « guider », les vies antérieures, l’importance de vivre dans « l’Amour Inconditionnel », et j’en passe…
Du développement personnel pratique, si je puis dire, vous le trouverez aisément sur internet. Je pense notamment au blog de Nicolas Pène qui est léger, inspirant, réaliste et rempli d’humour et de poésie, ainsi que sur le blog de Mohamed Mouras dont j’apprécie la franchise et le caractère bien trempé.
Les auteurs néo-calédoniens ne sont pas reste avec la Reine de l’Organisation, une jeune maman qui donne ses trucs et astuces pour s’en sortir avec deux bébés, et Christiane Lavanoux, qui a concrétisé un de mes rêves : faire du développement personnel un jeu !
Il va sans dire que vous trouverez également en anglais des contenus excellents. Immanquables, les blogs de Leo Babauta : mnmlst et Zen Habits
Réalistes, pragmatiques et sans détour, voilà du beau « développement personnel ».
Tu as notamment appuyé le mouvement minimaliste. Position artificielle en réaction au surconsumérisme ou vrai moyen de contrôle sur soi ?
J’aime quand tu orientes tes questions. 😉
J’ai été majoritairement influencé par Everett Bogue notamment grâce a son ancien blog Far Beyond The Stars, un auteur que j’ai lâché assez vite finalement lorsqu’il a commencé à partir en couille avec son délire cyborg, ou le transhumanisme façon hipster.
(« Le minimalisme ? Sooooo 2011… » )
Le minimalisme en essence c’est le raccourci direct du « développement personnel » : l’art d’en faire le moins pour un maximum d’efficacité. La Loi de Pareto appliquée à l’ensemble de sa vie.
Chacun entre cependant dans la démarche pour des raisons qui lui sont propres : militantisme d’exemple, conscience écologique, expérience psychologique personnelle… mes raisons sont simples et se concentrent sur la nécessité de sortir d’une marée noire financière, simplifier mon quotidien tout en augmentant mon sentiment de sécurité, de maîtrise de mon environnement.
En juin 2011, j’ai réussi mon défi qui consistait à se débarrasser du superflu pour vivre avec moins de 100 possessions. L’avancée et les réflexions relatives à ma démarche peuvent être trouvés sur mon blog Raccourci Minimaliste qui aujourd’hui tourne plus ou moins large autour de mon nouveau défi : le minimalisme alimentaire
Je te remercie pour tes réponses. Quelque chose à rajouter ?
Aimez-vous vous même, faites de vous ce que vous rêvez d’être et profitez de la vie !
Tout mystère peut être compris. Toute chance peut être maîtrisée.
Explorez les zones peu fréquentées et ne préjugez de rien.
Je serais ravis de converser avec qui le désire sur l’un ou l’autre des sujets de cette interview sur Google+ que je trouve être un fabuleux réseau d’échange de qualité.
Merci cher Funambule Apatride de m’avoir légué ce cyberespace en offrande pour mes bèmes.
Puisse ton blog croître et prospérer. 🙂
Merci Jean pour l’interview.
Je m’abonne aux commentaires si certains veulent discuter un peu ici.
[…] > Cliquez ici pour lire mon interview […]
Intéressant. Par contre, je n’ai pas de grand débat à lancer et puis j’ai la flemme d’écrire !
Juste pour « répondre » personnellement, je n’ai pas envie de vivre éternellement et la mort ne me gène pas du tout. Non pas que j’ai envie de mourir mais bon.
Et pour ce qui est de l’égoïsme, je suis entièrement d’accord avec toi.
Je m’en suis rendu compte quand j’avais 16-17 ans. J’aime faire plaisir aux gens. Quand je me suis rendu compte qu’en fait je le faisais pour moi, ca ma fait bizarre. Et quand j’ai essayé d’expliquer à mes amis que j’étais sympa avec eux parce que j’étais égoïste, ils m’ont regardé bizarrement ! :p
M’enfin. Faudra qu’on se revois pour discuter de vive voix. Tu me convaincra peut être de devenir transhumaniste ! 🙂 (Sachant que ma femme n’a absolument pas envie de mourrir !)
Salut Baloo.
Comme tu as pu le comprendre je ne cherche pas à convaincre qui que ce soit. J’aspire à une utopie de liberté individuelle (égoïste) ou chacun devrait pouvoir choisir entre vivre ou en finir sans aucune pression sociale ni limite technique ou biologique.
Peut-être changeras-tu d’avis tout seul quand ta femme prendra les mesures pour vivre et survivre et quand te viendra l’idée de ne pas la laisser seule face aux siècles dont elle profitera. 😉
je tire mon chapeau à tous les deux !! : à Jean pour ses questions pertinentes! et à Damien, mon ami qui encore une fois nous décris avec une aisance évidente son chemin de vie provoqué. bref’ un interview d’une grande qualité 8)
Très belle interview, j’en profite pour mieux comprendre mon fils du même âge ( :o)
En fait Damien, tu mets des mots sur des choses que j’ai ressenties depuis bien longtemps et que j’ai, malgré tout, toujours dénoncées à ma façon: j’aime faire plaisir car cela me rend heureuse!!
(-Ou aussi Jésus: « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir »)
Et heureusement pour moi !!!
Car ayant été maman de famille nombreuse, fallait vraiment aimer donner sans rien attendre en retour pour en tirer des joies!
Ce principe guide ma vie encore aujourd’hui. Heureusement pour moi j’ai très peu de mémoire, donc j’oublie très vite les cadeaux ou le bien que je fais, donc quand il y a un retour je suis toujours très surprise.. Double bonheur : le retour et le souvenir que j’ai fait du bien !! Trop top ça!
J’oublie aussi assez vite le mal qu’on me fait, je crois que je suis une naïve imbécile heureuse de naissance..Même si c’est souvent douloureux car cette catégorie se fait souvent avoir, mais je n’échangerais pas ma place car je te suis, cher Damien, dans le minimalisme, mais le mien propre :le minimalisme du bonheur, un rien me rend heureuse.
En tout cas je lis toujours tes écrits avec plaisir, car cela me permet de toujours comparer ce que je sais ou pas, et où j’en suis.
Damien je t’admire pour ta force de caractère et ce que tu es devenu, même si je ne suis pas toujours d’accord avec ce que tu dis.
Une phrase me plaît beaucoup dans ton interview : tu apprends la tolérance. Oui la tolérance vient avec l’âge et c’est une très belle qualité du moment qu’elle ne te fait pas renoncer à ce que tu crois.
La mort ne me fait pas peur non plus, pour l’avoir croisée et désirée plusieurs fois dans ma vie. C’est sûr que vivre éternellement doit être génial mais ce qui me retient, c’est de vivre sans les personnes j’aime.
Merci Jean pour l’interview très instructive de ce jeune homme peu ordinaire.
BON WEEK END à tous!
Bonjour Josye, merci pour ton enthousiasme.
Qui te demande de vivre éternellement sans les personnes que tu aimes ?
Ce serait comme si tu refusais de recevoir ton salaire, mérité, parce que ceux que tu aimes gagnent moins !
La seule façon d’assurer à tes proches qu’ils vivront, et dans de bonnes conditions (jeunes, intelligents, puissants… transhumains en somme), c’est de commencer par tracer le chemin TOI-MEME.
Souviens-toi : ce sont les Egoistes qui sauvent le monde… indirectement.
Bonjour !
Je dois avouer que cette interview me donne l’impression d’être un enfant à qui on parle une langue étrangère ! En dehors de Eckart Tolle dont le livre est sur ma table de chevet depuis longtemps, et du minimalisme, les autres sujets abordés sont totalement inconnus ou incompréhensibles pour moi à ce jour !
Ceci dit Damien, cela fait de toi le mammifère de race humaine de sexe masculin le plus mystérieux que je connaisse !
Merci Adeline, je ne cherche pas forcément à paraître mystérieux, en ce sens j’ai peut-être échoué quelque peu dans l’interview en ce cas…
Ce sont des sujets qui ne sont pas traités à grande échelle… pour le moment !
Mais alors que le vieillissement pourrait être soigné d’ici 10 à 20 ans (estimations les plus « raisonnables ») il convient d’envisager sa vie et ses projets à une échelle bien plus large que ce à quoi notre culture nous a habitué jusque là.
Je tâcherais de présenter ces sujets avec plus de… simplicité, sur mon blog peut-être. 🙂
Le côté mystérieux, c’était plutôt un compliment en fait ! Je trouve cela enrichissant de voir qu’il y a encore bien des sujets , et heureusement, auxquels je n’avais jamais pensé (comme de chercher l’éternité). Face à ces sujets que tu évoques, mon cerveau est totalement vierge : c’est la première fois que ces sujets/mots arrivent à mes neurones et créent pour la première fois une empreinte/une mémoire.
C’est dans ce sens que j’ai utilisé le mot » incompréhensible », au sens vraiment littéral ou je n’ai aucun vécu/mémoire/opinion sur ces sujets.
Voilà un entretien des plus intéressant, qu’on s’accorde ou non à son propos, il a au moins le mérite de ne pas laisser indifférent.
Le transhumanisme est une belle idée, loin de moi l’idée d’initier un débat d’opinion, ceci dit, je suis sceptique. Il est vrai que quelques équipes de chercheurs indépendants, américaines pour la plupart, ont annoncées avoir procédés à des cryogénisations réussies (animal vivant, arrêt artificiel des fonctions vitales/refroidissement, réchauffement/reprise des fonctions vitales.) Cela dit le protocole employé reste bien flou et sauf erreur de ma part, aucune contre-étude n’a infirmée ou confirmée la réussite de l’expérience.
De tout les propos développés dans cet article, c’est celui qui me laisse le plus perplexe. Les difficultés qu’il soulève n’est pas sans rappeler « la nuit des temps » de Barjavel. Mes connaissances scientifiques ne sont pas aussi poussées que je le voudrais dans ce domaine, mais il me semble qu’à ce jour, rien ne garantie que des lésions empêchent toute réanimation à postériori. À fortiori avec une technologie balbutiante…
Rien ne semble attester que la technologie actuelle parvienne à prévenir la formation de glace au cours du processus de cryogénisation. (laquelle serait fatale) La complexité de la chose réside dans l’infinie subtilité/fragilité que constitue un organisme vivant…
Mais mettons… On parvient à « cryogéniser » un humain au zéro absolu sans lésion, un abaissement instantané à cette température permet en théorie une conservation parfaite sans formation de cristaux de glace. La température s’abaisse trop brutalement pour permettre une cristallisation des molécules d’eau.
=> Le problème actuel est le suivant: dès que le réchauffement du corps sera initié, qu’on quittera le zéro absolu, la cristallisation s’effectuera = vous êtes mort. (À moins d’un réchauffement instantané à votre température initiale ou approchant) le tout en évitant le choc thermique…
=> Problème numéro deux: le réchauffement du corps cryogénisé doit l’être de manière homogène, chaque cellule du corps doit monter en température simultanément. La raison est un peu complexe à expliquer, c’est de la physique pure, mais en gros, dans le cas contraire il y a un risque de « fusion » entre deux cellules (un globule rouge collé à la paroi d’une veine par exemple) On comprend aisément les désagréments qui en découleraient et qui seraient incompatibles avec la vie.
Je passe sur le fait qu’on ignore comment relancer un cerveau « mort » et qu’il faudrait dans l’idéal être cryogéniser « vivant » ce qui n’est pas sans soulever certains problèmes éthiques et mettrait le « cryogénisé » dans la position du chat de Schrödinger. (c’est une pitoyable tentative d’ironie sarcastique, je m’en excuse.)
C’est parier sur une technologie qui n’existe même pas en théorie. J’insiste sur ce point. La cryonie fait appelle à beaucoup d’interdisciplinarité : de la médecine à la chimie jusqu’à la physique quantique (tient on retrouve le chat). En sociologie, on appelle ça « un ticket d’optimisme ». On ne peut pas la comparer à la cryogénie de préservation, alimentaire ou de propulsion.
Pour les cryogénistes et l’idée qu’ils portent, j’espère que la majorité de la communauté scientifique est passée à côté de quelque chose. (ça ne serait pas la première fois.)
Qu’on ne se méprenne pas, c’est une très belle idée. Avoir confiance dans la science est également louable, mais il faut garder à l’esprit ce qu’est la démarche scientifique, en particulier en matière de recherche fondamentale: Une remise en question perpétuelle des conclusions, des connaissances qu’on tient pour acquises… Et beaucoup de fausses pistes. On pourrait trouver un moyen de ramener à la vie un corps cliniquement décédé, ce moyen peut ne pas exister du tout…
Le délai entre la recherche fondamentale et son application peut être très rapide voire instantané comme la découverte des rayons X et de la radiographie. Mais, cet intervalle peut être beaucoup plus long : c’est le cas de la découverte du spin des particules par exemple (une propriété quantique fondamentale des particules) datant de 1925 et qui a permis l’augmentation des capacités des disques durs en 1997 (spintronique).
Bien évidemment, avant d’utiliser le spin des particules dans nos disques durs d’ordinateurs, il fallait d’abord inventer l’ordinateur et le disque dur, qui eux-mêmes dépendent de centaines de découvertes fondamentales. On comprend que les découvreurs du spin en 1925, n’aient pas pensé aux disques durs…
Ce raisonnement peut paraitre absurde mais il est pourtant important. Aujourd’hui, nous vivons de plus en plus dans une société de l’immédiateté où tout le monde veut, espère voir des résultats « immédiats ». Il faut bien comprendre que la recherche ne fonctionne pas de cette manière et que la science a besoin de temps. Parfois elle se plante littéralement (exemple récent : la mémoire de l’eau.)
Après, c’est à titre personnel, je ne pense pas que la mort soit une maladie au sens propre du terme. Ça ferait de la vie un symptôme précurseur et j’ai du mal à m’imaginer un moyen de ne pas « attraper la mort » compte tenu de l’état de nos connaissances actuelles. Prolonger la vie, définitivement. (On le fait déjà indirectement.)
Chacune de nos actions présentes est liées à ce qui fait de nous ce que nous sommes, l’expérience, la culture…. Un de mes dadas, c’est l’astrophysique. Là aussi il n’y a que des théories, mais disons que leurs champs d’application seraient d’une portée plus significative que la vie éternelle (jugement de valeur, j’en conviens). Si on s’en tient à la théorie dominante du moment : « la théorie du tout », notre univers serait composé d’une dizaine de dimensions dont nous ne percevons que 4. (Et il y aurait aussi plusieurs univers, mais restons-en au notre). Les trois dimensions spatiales, et une dimension temporelle, la dimension temporelle étant une conséquence directe de l’expansion en accélération de l’univers, les 6 à 7 autres dimensions que prévoit la théorie seraient toutes spatiales et soumises à leur façon à notre dimension temporelle.
C’est difficile à concevoir en se plaçant dans notre référentiel, mais les 6 à 7 autres dimensions impactent directement sur la structure de ce que nous percevons et de ce que nous sommes. Les fameuses énergie noire et matière noire. Elles équilibrent le mouvement des galaxies, la rotation des étoiles autour des trous noirs primordiaux, la gloutonnerie de ces derniers (les trous noirs situés au centre de toutes les galaxies observables ont plus ou moins la même masse : comprendre qu’atteint une certaines masse ils « arrêtent » d’absorber de la matière), la répartition de la matière visible… La confirmation ou l’infirmation de la théorie ouvre un champ de possibilité tel que plus d’une centaine de pays ont mis leur budget en commun pour la plus grande quête scientifique de l’histoire de l’humanité (en tout cas la plus chère). En terme d’application concrète, pfioouuuuu !!! C’est gigantesque ; supraconducteurs, anti-gravité, impulsion, fusion nucléaire, la fin de la problématique énergétique, la téléportation… La cryogénie ? Et le plus important: on vit grâce à des dimensions et des énergies qu’on ne peut percevoir et il est probable qu’on leur rende la politesse sans le savoir/percevoir.
Mais tout ça pourrait aussi bien être complétement à côté de la plaque.
Voyez comme je m’emporte. Il est facile de céder aux promesses du progrès, Mais c’est hautement trompeur. Être capable d’ouvrir la boite de Pandore ne garantie pas qu’on soit en mesure d’en comprendre le contenu un jour. L’expérience empirique de l’humanité tend à montrer qu’en matière de foi, la limite entre révélation, illumination et obscurantisme est d’une telle finesse qu’il faut aux Hommes beaucoup d’esprit pour ne pas succomber aux chants d’autres hommes dont l’égoïsme n’est pas humaniste…
J’ai fait très long et j’ai laissé ma pensée et mon esprit scientifique mener mes mots. « Mes erreurs sont la lumières qui illuminent le chemin déjà parcouru ».
Ce qui justifie tout, c’est qu’au tréfonds de notre conscience, on sait ; on sait qu’on ne sait rien de rien, que ça nous terrifie et que chacun doit vivre son/ses existence/s avec. Chercher, s’inventer des réponses, ses réponses pour faire face au vertige de la vacuité… Et dans l’absolu, aucunes n’est bonne et toutes le sont… On est bien avancé!
Pour ce que ça vaut, je garde à l’esprit mes fondamentaux de physique : « la matière n’aime pas le vide. Rien ne se créé, rien ne se perd, tout se transforme. »
Avancer : se poser des questions, ne pas s’attacher aux réponses.
Et parce que quand même : merci et bravo^^
Bonjour Vincent,
Merci d’avoir pris la peine de développer un commentaire aussi riche et instructif.
Toutes tes interrogations sur la cryonie sont fondées et je partage bien évidemment ton enthousiasme sur l’astrophysique (sur toutes les sciences en fait) et leurs incroyables applications futures.
Permets-moi cependant de répondre, peut-être un peu trop simplement, mais avec une logique qui me semble imparable :
– la cryonie est certes une technologie embryonnaire, mais qu’a t’on de mieux pour l’instant pour optimiser nos chances de survivre ? Une ceinture de sécurité ne garantie pas ma survie lors d’un crash, je vais tout de même la mettre.
– a quoi bon découvrir de nouvelles dimensions, de nouveaux champs d’expériences et d’application si JE (ou TU) ne suis pas là pour m’y émerveiller ? 😉
C’est parce que le futur peut être splendide (et parce que je fais de mon mieux pour qu’il le soit dès maintenant) que je veux vivre et y participer.
Je ne compte ni mourir ni être cryonisé (je préfère devenir transhumain petit à petit à mesure que la technologie devienne accessible, peut-être devenir multi-dimensionnel même qui sait ?), mais le simple fait de ma part de soutenir et de parler de la cryonie aide quelque peu le mème à se répandre, et donc à la technologie référente d’être prise davantage en considération, étudiée, et pourquoi pas dépassée…
En espérant que tu sois de ceux qui témoigneront de ces avancées, merci encore pour ton commentaire.
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